Quelle raison et quelle religion considèrent les attaques suicides et la destruction comme un Djihâd ?

Cheikh Abdel Mouhsin Al 'Abbad
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بسم الله الرحمن الرحيم

 

Introduction [1]

 

La Louange est Allah,  nous  Le louons, nous  recherchons Son  aide  et nous  demandons Son pardon. Nous  cherchons refuge auprès de Lui contre la méchanceté de nous-mêmes et contre nos  mauvaises actions. Celui  qu’Allah  guide,  ne  s’égarera  jamais et celui   qu’Allah égare ne sera jamais guidé.  Je témoigne que  Le Seul qui  mérite l’adoration est Allah l’Unique et que Mouhammad  est Son  adorateur et Son  messager. Que  les  salutations et la  prière d’Allah soient sur lui, sa famille, ses compagnons et celui qui a suivi son chemin et qui a été guidé  par sa guidée jusqu’au Jour Dernier.

SHAYTAN EGARE LES MUSULMANS AUX  MOYENS DE  LA NEGLIGENCE ET DE  L’EXCES

Shaytân a deux  moyens pour pénétrer chez les Musulmans, grâce auxquels il pourra exécuter la tâche de les égarer et de les tromper. Un de ces moyens est lorsque le musulman fait partie des  gens  qui  sont négligents et désobéissants, Shaytân lui  enjolive la  désobéissance et les passions, afin qu’il reste éloigné d’Allah et de Son Messager صلى الله عليه وسلم qui a dit : « Le Paradis est entouré de péchés, et l’Enfer est entouré de passions. »[2]

Le second moyen de Shaytân est lorsque le musulman fait partie de ceux qui sont obéissants et adorateurs, il  lui  embellit l’excès et l’extrémisme dans la  Religion pour corrompre  sa Religion. Allah عز وجل  a dit :

                             

Ô gens  du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. {An-Nisaa : 171}

              

« Dis : «Ô gens  du Livre, n’exagérez pas en votre religion, s’opposant à la vérité. Ne suivez pas les passions des gens  qui se sont égarés avant cela, qui ont égaré beaucoup de monde et qui se sont égarés du chemin droit. »{Al-Mâ idah  : 77}

Le Prophète صلى الله عليه وسلم a  dit : « Prenez garde à l’excès  (al-ghuluw) dans la Religion, car ce qui provoqua la perte de ceux qui vous ont précédés fut l’excès dans la Religion. »[3]

 

LA MAUVAISE COMPREHENSION EST LE RESULTAT DU  SUIVI DES PASSIONS ET DU  FAIT DE  NE  PAS REVENIR AUX  GENS DE  SCIENCE

Parmi les tromperies de Shaytân sur ces extrémistes, le fait d’embellir à leurs yeux le suivi des désirs, l’obéissance  à  leurs leaders et la  mauvaise compréhension.  Shaytân les  amène à s’abstenir de revenir aux savants, afin  que  les gens  de science ne puissent pas  les éclairer et les guider vers ce qui est juste. Par conséquent, ils restent dans leur erreur et leur égarement.

Allah عز وجل  a dit :

«Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc  en toute équité parmi les gens  et ne suis pas la passion : sinon elle t’égarera du sentir d’Allah».{Sad : 26}

« Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allah ? Allah vraiment, ne guide pas les gens  injustes ». {Al-Qasas  : 50}

 

« Et quoi ! Celui à qui on a enjolivé sa mauvaise action au point qu’il la voit belle… ? – Mais Allah égare qui Il veut, et guide qui Il veut – »{AL-Fâtir : 8}

 

« Est-ce que celui qui se base sur une preuve claire venant de son Seigneur est comparable à ceux dont on a embelli les mauvaises actions et qui ont suivi leurs propres passions ». {Muhammad : 14}

« C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. Les gens, donc,  qui ont au coeur une inclinaison vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en  connaît l’interprétation, à part Allah ». {Aal-‘Imrân : 7}

 

‘Aisha  رضي الله عنها rapporte que  le Prophète صلى الله عليه وسلم  récita ce verset et dit : « Si vous voyez ceux qui suivent les versets équivoques, il s’agit  de ceux qu’Allah  a mentionnés, alors méfiez-vous d’eux. »[4]

Et il  صلى الله عليه وسلم   dit :  « Celui pour  qui Allah veut le bien,  Il lui donne  la compréhension de la Religion. » [5]

Les paroles de ce hadith prouvent que  le signe  d’Allah désirant le bien  pour Son serviteur se traduit par le fait qu’Il lui attribue la compréhension de la Religion. Et le sens  de ce hadith inclut la  preuve que  celui  pour lequel  Allah  ne  veut pas  le  bien,  Il  ne  lui  donnera pas  la compréhension de la Religion, il sera plutôt affligé par une pauvre compréhension.

 

IBN ‘ABBAS REFUTE LES KHAWARIJ CONCERNANT LEUR MAUVAISE COMPREHENSION, DEUX MILLE D’ENTRE EUX SE REPENTIRENT

 

Les Khawârij [6]  qui se sont révoltés et ont combattu contre ‘Ali رضي الله عنه   furent atteints par cette mauvaise compréhension. Ceci car ils ont compris les textes de la Shari’ah d’une façon erronée et contraire à celle des Compagnons رضي الله عنهم. C’est pourquoi, lorsque Ibn  ‘Abbâs رضي الله عنه  s’engagea dans un débat avec eux, il leur montra la compréhension correcte des textes. Certains sont revenus et d’autres restèrent dans leur égarement. L’histoire de ce débat fut rapportée dans Al-Mustadrak  (2/150-152)  de  Al-Hakîm (m.405H), et l’isnâd  est sahih selon  les conditions de Muslim (m.261H). Y figure la parole de Ibn  ‘Abbas : « Je suis  venu  à vous de la part des Compagnons du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم , des  Muhajirin et  des  Ansâr, pour vous  informer de ce qu’ils disent. Ils savent ce qu’ils disent car le Coran a été descendu sur eux,  et ils  connaissent mieux  la révélation que  vous  car elle  fut révélée parmi eux. Et aucun d’eux n’est parmi vous.  » L’un d’eux dit : « Ne discutez pas avec les gens de Quraysh (puisque Ibn ‘Abbâs était Qurayshite), car Allah عز وجل a dit :

 

« Ce sont plutôt des gens  chicaniers ».{Az-Zukhruf : 58}

Ibn ‘Abbâs continua : « Et je suis venu  à un peuple dont il n’y a jamais eu plus sévère dans l’effort que lui. Leur visage est devenu pâle à force de veiller, comme si leurs mains et leurs pieds  ne les dissuadaient pas. »

Certains partirent et d’autres restèrent. Quelques uns dirent : « Parlons avec lui et voyons ce qu’il a à dire. »

Je dis « Informez-moi des raisons de votre rancune envers le fils de l’oncle du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم  et son gendre, et envers les Muhâjirin et les Ansâr ? » Ils répondirent : « Pour trois raisons. » Je dis « Lesquelles ? » Ils dirent : « La première est qu’il a rendu des hommes juges  dans les affaires d’Allah, alors qu’Allah عز وجل dit :

 

« Le pouvoir n’appartient qu’Allah ».{Yusoof : 40}

 

Donc  le jugement n’appartient ni aux hommes ni aux juges. » Je dis : « Cela fait seulement une raison. » Ils continuèrent : « Quant aux autres raisons, il combattit ses ennemis mais ne prit aucun prisonnier ou  butin de  guerre. Donc   si  ceux  qu’il  a combattus étaient mécréants, leur emprisonnement et leur butin devient licite. S’ils  étaient croyants, les combattre ne  serait pas permis. »

Je répondis : « Voici deux raisons, quelle  est la troisième ? »

Ils dirent : « Il supprima le titre de ‘Chef des croyants » pour lui-même, il est donc  le chef des mécréants. »

Je dis : « Avez-vous autre chose à rajouter ? »

« Cela nous  suffit. »

« Puis-je vous  réciter du Livre d’Allah et de la Sunnah de Son Prophète صلى الله عليه وسلم  ce qui réfutera vos propos et vous obéirez ? »

« Oui ! »

« Concernant votre parole selon  laquelle il a autorisé des hommes à juger dans les affaires d’Allah,  alors je  vais vous   réciter ce  qui  montre qu’Allah  a délégué son  jugement aux hommes pour le prix de  quatre dihrams, concernant un  lapin ou  un  autre  gibier.

 Allah عز وجل  a dit :

 

«  Ô les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d’Ihram ».

 Jusqu’à :

 

 « …d’après le jugement de deux personnes intègres parmi vous »

Alors  je  vous  implore par  Allah : Le  jugement des  hommes concernant  les  lapins et les autres   gibiers  est-il  meilleur,  ou   est-ce  le   jugement  concernant  leur  sang  et  leur réconciliation ?

Vous savez que si Allah avait voulu, Il aurait jugé et n’aurait pas relégué cela à des hommes.

Et Allah عز وجل a dit au sujet de la femme et de son époux  :

 

« Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux ».  {An-Nisaa : 35}

Allah a donc  fait du  jugement des  hommes une  tradition authentique. Alors délaisseriez- vous cela [i.e. cet égarement] ? »

« Oui ! »

« Quant à votre parole selon  laquelle il a combattu et ne prit pas de prisonniers et de butin de  guerre,  dénigrez-vous ‘Aisha ?  Vous  devez  déclarer  licite pour elle  ce  que  vous  avez déclaré licite pour d’autres  ! Si vous  faites cela, vous  deviendriez  mécréants, car elle  est votre mère. Et si vous dites ‘Elle n’est pas notre mère’, alors vous avez mécru car Allah عز وجل dit :

 

« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils  n’en  ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères ». {Al-Ahzâb : 6}

Vous  tournez donc  autour de deux  égarements. Quel  que  soit celui  que  vous  adoptez vous tombez dans l’égarement. »

Ils se mirent à se regarder les uns les autres. Je dis : « Abandonnez-vous cela ? »

« Oui ! »

« Quant à votre parole : il a supprimé le titre de ‘Chef  des  croyants’  de  son  nom,  alors je vous  apporte celui  qui  vous  plait et je vous  verrai. En  effet, vous  avez entendu que  le jour d’Al-Hudaybiyyah, le Prophète صلى الله عليه وسلم a conclu  un pacte avec Suhayl Ibn  ‘Amr et Abu Sufyân Ibn  Harb. Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم  dit alors au Chef des Croyants (‘Ali) ‘Ecris ô ‘Ali : Ce sont les termes du pacte de paix acceptés par Muhammad le Messager d’Allah.’  Alors  les  païens  s’écrièrent ‘ Non,   par Allah !  Si  nous   savions  que   tu étais le Messager d’Allah nous  ne t’aurions  pas combattu !’ Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم   répondit : ‘Ô  Allah ! Toi Tu sais que  je suis  le Messager d’Allah ! Ecris ô ‘Ali : Ce sont les termes du pacte de paix acceptés par Muhammad Ibn ‘Abdillah.[7]

Donc  par Allah, le Messager d’Allah  صلى الله عليه وسلم   était meilleur que  ‘Ali, pourtant il n’a pas été révoqué de la Prophétie lorsqu’il a effacé le titre [de Messager d’Allah] de son nom.  »

Ibn  ‘Abbâs  continua : « C’est  ainsi que  2000 personnes se repentirent, et les autres furent tués dans leur égarement. » [8]

Donc  dans cette histoire, deux  mille  personnes parmi les Khawarij revinrent sur leur erreur, grâce à la  clarification et l’élucidation  émanant de  Ibn  ‘Abbâs  رضي الله عنه. Cela  contient donc  une  preuve que revenir aux gens  de science contient une  sécurité contre les maux  et les épreuves. En effet, Allah عز وجل   a dit :

 

« Demandez donc  aux gens  du rappel si vous ne savez pas ». {An-Nahl : 41}

 

UN  GROUPE QUI ETAIT INTERESSE PAR UNE OPINION DES KHAWARIJ SE  REPENTIT DE  LEUR ERREUR APRES AVOIR ECOUTE JABIR IBN ‘ABDILLAH

Et parmi ce qui  prouve que  revenir aux  savants dans les questions religieuses et mondaines est meilleur pour les  Musulmans, le hadith rapporté par Muslim dans son  Sahih   (n.191), d’après  Yazîd al-Faqîr qui  a dit : « J’étais  intéressé par un  avis parmi ceux  des  Khawârij. Nous  partîmes en grand nombre. Nous  voulions accomplir le Hajj, puis  nous  sommes allés voir les gens. Il dit « Nous  sommes passés par Madinah et nous  avons vu Jâbir bin ‘Abdillah رضي الله عنه en train de parler au peuple, au sujet du Prophète صلى الله عليه وسلم , assis contre un  poteau. »  Puis   il  continue :  « Lorsqu’il  mentionna les  gens   de  l’Enfer,  je  lui  dis  ‘O compagnon du Messager d’Allah ! Qu’es-tu en train de dire ? Allah عز وجل dit :

 

« Seigneur ! Quiconque Tu fais entrer dans le Feu, Tu le couvres vraiment d’ignominie ».{Al-‘Imrân : 192}

Et Il dit :

 

« Toutes les fois qu’ils  voudront en sortir, ils y seront ramenés » {As-Sajdah : 20}

Alors qu’est-ce que  vous  dîtes ? » Il dit : « Puis  il répondit : ‘Lis-tu le Quran ?’ Je dis : ‘Oui !’ Il dit : ‘As-tu  entendu parler du  ‘maqâm’  de  Muhammad صلى الله عليه وسلم ?’  Je répondis : ‘Oui !’   Il dit : ‘En  effet, il s’agit de la louable station de Muhammad صلى الله عليه وسلم  dont Allah fera sortir ceux  qu’Il fera sortir.’ » Il (Yazîd)  continua : « Puis  il décrivit l’endroit du Pont (as-Sirât) et la traversée des  gens  sur celui-ci. »  Il  dit : « Et j’avais  peur de  ne  pas retenir cela. »

Sans   mentionner  le  fait qu’il  prétendait que   des  gens   sortiraient du  Feu  après y  avoir séjourné, c’est-à-dire qu’ils sortiraient comme s’ils étaient le bois  de  l’arbre de  l’ébène. Ils rentreront dans une  rivière parmi les rivières du  Paradis et s’y baigneront. Ils  en  sortiront comme du papier blanc.

Nous   sommes  revenus  et  nous   avons   dit : ‘ Malheur  à  toi !  Insinues-tu  que   le  Shaikh mentirait sur le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم  ?!’ Puis  nous  nous  sommes repentis, et par Allah, sauf  un d’entre eux, ou comme l’a déclaré Abu Nu’aym. » Et Abu Nu’aym  est al-Fadhl bin  Dakîn, l’un  des  hommes de  la  chaîne de  transmission (isnâd). Ibn  Kathir (m.774H) a mentionné dans son Tafsîr de la Parole d’Allah عز وجل  dans Surat ul-Mâ  idah  :

 

« Ils voudront sortir du Feu, mais ils n’en  sortiront point ». {Al-Mâ idah  : 37}

 

Le hadith de Jâbir selon  Ibn  Abi Hâtim et Ibn  Mardawayh et d’autres. Cela montre donc  que ce groupe a été éprouvé par l’étonnement envers une  opinion de Khawârij, dans le takfîr de celui  qui  commet un  grand péché  et par lequel  il restera en  Enfer éternellement. Lorsqu’ils rencontrèrent Jâbir et qu’il clarifia cette question, ils adoptèrent ce vers quoi  il les orientait/guidait,   et  ils   abandonnèrent   leur  fausse  compréhension.  Ils   quittèrent  les Khawârij à qui ils avaient donné de l’importance après le Hajj. C’est donc  un des plus  grands bénéfices que le Musulman peut obtenir en revenant aux savants.

 

LE JEUNE AGE  EST UNE CAUSE DE  LA MAUVAISE COMPREHENSION

 

Et ce qui  montre également le danger de l’extrémisme dans la Religion, l’éloignement de la vérité et [le danger de] s’opposer à ce sur quoi  sont Ahl us-Sunnah wal-Jama’ah est la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم , d’après le hadith de Hudhayfa رضي الله عنه : « Ce que je crains le plus pour vous est un homme qui récitera le Coran au point que l’on verra son plaisir. Il sera une cause de destruction pour l’Islam dont il se séparera et le laissera derrière lui. Il combattra son voisin par l’épée   et l’accusera de Shirk. » Je dis : « O  Prophète d’Allah ! Quel est celui qui mérite le plus d’être  accusé de Shirk, celui qui accuse ou l’accusé ? »  Il répondit : « Celui qui accuse, bien sûr. »[9]

Le jeune âge est lié à la faiblesse de la compréhension. La preuve de cela est ce qu’a rapporté al-Bukhari dans son  Sahih   (n.  4495), avec  son  isnâd allant jusqu’à  Hishâm bin  ‘Awrah, d’après son  père, qu’il a dit : « Je dis à ‘Aisha, l’épouse du Prophète رضي الله عنها, alors que j’étais jeune à cette époque : ‘As-tu vu la parole d’Allah عز وجل  :

 

« As Safa et Al Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allah. Donc, quiconque fait pèlerinage à la Maison ou fait l’Umra ne commet pas de péché  en faisant le va-et-vient entre ces deux monts ». {Al-Baqarah : 158}

Je   ne   vois  pas   de   péché   pour   celui  qui   n’accomplit    pas   le   Tawâf (circumambulation).’ ‘Aisha répondit : ‘Non ! Si cela était comme tu dis, [le verset] serait ‘Il n’y a pas de péché pour celui qui ne fait pas le va-et-vient entre ces deux monts’  Ce verset a été révélé au sujet des Ansâr,  car ils adoraient ‘Manât’.  Et Manât était située près [d’un endroit appelé] ‘Qudayd’ et ils  eurent des  problèmes pour accomplir le tawâf entre as-Safaa et al-Marwah. Lorsque l’Islam  arriva, ils interrogèrent le Prophète صلى الله عليه وسلم  à ce sujet, et Allah عز وجل révéla : « As Safa et Al Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allah. Donc, quiconque fait pèlerinage à la Maison ou fait l’Umra ne commet pas de péché  en faisant le va-et-vient entre ces deux monts. » {Al-Baqarah : 158}

Et ‘Urwah ibn  az-Zubayr faisait partie des  meilleurs Tabi’in (génération suivant celle  des compagnons), l’un des  sept fuqaha (juristes) à l’époque des  Tabi’in. En fait, son  excuse  pour sa  fausse compréhension est son  jeune âge  à l’époque où  il posa  sa  question. Et cela  fait apparaître que  le jeune âge est une  cause  de la mauvaise compréhension et que  revenir aux gens de science contient un bien  et une sécurité.

 

QUELLE RAISON ET QUELLE RELIGION CONSIDERENT LES  ATTAQUES-SUICIDES ET LES DESTRUCTIONS COMME UN JIHAD ?

 

Après cette introduction  mentionnant  le  fait que  Shaytân s’introduit au  sein  des  gens  de l’adoration  pour corrompre leur Religion par le biais  de  l’excès  et de  l’extrémisme  dans la Religion, comme  cela  s’est  produit avec  les  Khawârij ainsi   que  le  groupe qui  avait un engouement pour leur opinion. Et que la voie pour se préserver des tribulations (fitan) est en revenant  aux   gens   de  science,  comme  les  deux   milles   personnes  des   Khawarij  qui   se repentirent après avoir débattu avec Ibn  ‘Abbâs رضي الله عنه.  et le renoncement du groupe au mensonge auquel il donnait de l’importance en revenant à Jâbir ibn Abdillah رضي الله عنه.

Après cette introduction, je dis : « les jours se suivent et se ressemblent ! » En effet, ce qu’il s’est produit comme attaques suicides et destruction de la ville de Riyadh et tout ce qui a été découvert par la suite en armes et explosifs à Mekkah et Madinah au début de l’année 1424H, tout cela est le résultat final pour avoir été égaré par Shaytân et son embellissement de l’excès et de l’extrémisme à ceux qui furent responsable de ces actes. Ces événements sont parmi les crimes et corruptions les  plus  honteux sur terre. Et le  plus  scandaleux est que  Shaytân enjolive ces  événements comme étant un  Jihâd pour celui  qui  en  est à l’origine. Alors avec quelle  raison et quelle  Religion peut-on considérer comme étant un  Jihâd le fait de tuer des Musulmans et ceux  sous  protection par des  traités, terroriser ceux  qui  sont en  sécurité, rendre les femmes veuves  et les enfants orphelins et la destruction d’immeubles avec ce qu’ils contiennent ?!

J’ai donc  pensé à mentionner ce que  je pouvais comme textes du Coran et de la Sunnah lors de   la  venue   de   lois   précédentes  concernant  la  gravité  des   tueries  et  leur  danger,  et mentionner des textes du Coran et de la Sunnah concernant le suicide d’un musulman tout en tuant d’autres musulmans et des gens  protégés par des traités, que ce soit intentionnellement ou par erreur. Ceci pour établir la preuve et exposer le but pour que  soit détruit celui  qui  a choisi  la destruction et que vive celui qui a choisi  de vivre.

Je demande à Allah عز وجل de guider ceux  qui  ont été égarés vers le droit chemin et de les sortir de l’obscurité vers la lumière afin  que  les Musulmans se protègent du  pire des  maux.

Certes, Allah est Celui qui entend et répond.

 

CE QU’IL EN  EST DU  GRAVE DANGER DE  TUER DANS LES LOIS ANCIENNES

Allah a dit au sujet d’un des fils d’Adam :

 

« Son âme l’incita à tuer son frère. Il le tua donc  et devint ainsi du nombre des perdants ». {Al-Mâ idah  : 30}

Et Allah عز وجل  a dit :

 

«  C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis  voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre ». {Al-Mâ idah  : 32}

Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Aucun être humain n’est tué injustement sans qu’une part de la culpabilité n’en retombe sur le premier des fils d’Adam, car il était le premier qui avait commis le meurtre sur la terre » [10]

Et Allah عز وجل a dit au sujet de Son Messager Moûssa عليه السلام qu’il a dit à Khidr :

 

 «As-tu tué un être innocent, qui n’a tué personne ? Tu as commis certes, une chose affreuse !»

Et Allah عز وجل a dit à son sujet :

 

« L’homme de son parti l’appela au secours contre son ennemi. Moïse lui donna un coup de poing qui l’acheva. – [Moïse] dit : «Cela est l’oeuvre du Diable. C’est vraiment un ennemi, un égareur évident». Il dit : «Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même; pardonne-moi». Et Il lui pardonna. C’est Lui vraiment le Pardonneur, le Miséricordieux ! » {Al-Qasas  : 15-16}

Et il est rapporté dans Sahih  Muslim (n.2905) d’après Sâlim  Ibn  ‘Abdillah ibn  ‘Umar, qui  a dit : « O  peuple d’Irak ! Comment pouvez-vous interroger  sur les petits péchés alors que vous commettez les grands ?! J’ai  entendu mon père, Abdullah  ibn‘Umar رضي الله عنه dire ‘J’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم  dire ‘La fitna (période de troubles)  viendra de là-bas.’’  Et  il  pointa  son   doigt  vers  l’est (Mashriq), d’où sortent les cornes du diable. Et vous vous tordrez le cou les uns des autres. »

Lorsque Moussa tua une personne parmi les gens de Pharaon par erreur, Allah عز وجل lui dit :

 

«  Tu tuas ensuite un individu; Nous te sauvâmes des craintes qui t’oppressaient; et Nous t’imposâmes plusieurs épreuves ». {Ta Ha : 40}

 

Et la parole de Sâlim  ibn  Abdillah « comment pouvez-vous interroger  sur les petits péchés alors que vous  commettez les grands » renvoie à ce qui été rapporté par son père dans Sahih Bukhari (n.5994),  qu’un  homme du  peuple  de  l’Irak  a  interrogé sur le  fait de  tuer les moustiques. Il dit alors : « Regarde celui-là ! Il m’interroge sur le fait de tuer les  moustiques alors qu’ils ont tué le fils du  Prophète صلى الله عليه وسلم  ! Et j’ai entendu le Messager d’Allah  صلى الله عليه وسلم  dire «  Ils sont mes agréables senteurs dans ce monde » – en parlant de Al Hassan et Al Houssayne- رضي الله عنهما

Allah عز وجل  a dit :

 

« Et rappelez-vous, lorsque Nous obtînmes de vous l’engagement de ne pas vous verser le sang, [par le meurtre] de ne pas vous expulser les uns les autres de vos maisons. Puis vous y avez souscrit avec votre propre témoignage ».{Al-Baqarah : 84}

Et Il عز وجل a dit :

 

« Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, oeil pour oeil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation ».{Al-Mâ idah  : 45}

 

 

LE JUGEMENT CONCERNANT LE SUICIDE D’UN MUSULMAN, INTENTIONNELLEMENT OU PAR ERREUR

Allah عز وجل a dit :

 

  « Ô les croyants ! Que les uns d’entre vous ne mangent pas les biens  des autres illégalement. Mais qu’il y ait du négoce (légal), entre vous,  par consentement mutuel. Et ne vous tuez pas vous-mêmes . Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah ». {An-Nisaa : 29-30}

Et le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم  a dit : « Celui qui se tue avec une chose de ce monde, il sera châtié par cette chose le Jour du Jugement. »[11]

D’après  Abu  Hurayrah رضي الله عنه,  le  Prophète a  dit صلى الله عليه وسلم  : « Quiconque se suicida d’un tranchant,  s’en percera incessamment le ventre dans le feu de l’Enfer  où il demeurera  éternellement.  Quiconque s’empoisonna,  absorbera incessamment ce poison dans le feu de l’Enfer où il demeurera éternellement. Quiconque se donna la mort en se précipitant du haut d’une montagne, se précipitera    incessamment   dans   le   feu   de   l’Enfer    où   il   demeurera éternellement. » [12]

Et dans le Sahih  Bukhari (1365),  il est rapporté d’après  Abu  Hurayrah رضي الله عنه que  le Prophète صلى الله عليه وسلم    a  dit :  « Celui qui s’étrangle  lui-même, s’étranglera  en Enfer, et celui qui se poignarde, se poignardera lui-même en Enfer. » Ce hadith est également mentionné dans le Musnad (9618) de l’Imam Ahmad et d’autres avec un ajout : « Et celui qui se suicide en sautant d’un  endroit élevé, il sautera d’un  endroit élevé en Enfer. »[13]

D’après  al-Hasan qui  a  dit : « Jundub رضي الله عنه  nous   a  rapporté un  hadith dans cette mosquée. Nous  n’avons pas oublié  et nous  n’avons pas eu peur d’oublier. Et nous  n’avons pas crains que Jundub puisse mentir sur le Prophète صلى الله عليه وسلم  . Il dit : ‘Il y avait un homme qui était blessé  et se tua. Alors Allah عز وجل dit : ‘Mon serviteur s’est précipité à se donner la mort, je lui ai donc interdit le Paradis.’ »[14]

Et Ibn  Hibbân rapporte dans son  Sahih, Mawârid ud-Dhamân  (n.763), d’après  Jâbir Ibn Samurah رضي الله عنه : « Un homme était blessé. Il prit alors son épée  et se poignarda avec. Et le Prophète صلى الله عليه وسلم  ne  pria pas  sur lui. » Al-Albâni  le déclare « sahih li ghayrih » (« sahih par autre que  lui », i.e.  que  le  hadith présente une  défaillance au  niveau de  l’isnad,  mais  atteint le niveau du  sahih  grâce à  d’autres  chaînes de  transmission qui  le  renforcent) dans ‘Sahih  ut-Targhîb’ (n.2357). Quant à celui  qui  se suicide de manière involontaire, alors il est excusé  et ne sera pas dénigré, conformément à la parole d’Allah عز وجل :

 

« Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous  serez blâmés pour) ce que vos coeurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux ».{Al-Ahzâb : 5}

 Et Sa parole :

 

 « Seigneur, ne nous  châtie pas s’il nous  arrive d’oublier ou de commettre une erreur ».{Al-Baqarah : 286}  Et Allah عز وجل  a dit : « J’ai répondu. »[15][15]

LE JUGEMENT CONCERNANT LE FAIT DE  TUER UN  MUSULMAN POUR UNE CAUSE JUSTE OU NON

 

Le meurtre d’un musulman peut se produire pour une  cause  juste ou non.  La cause  est juste lorsque cela  arrive sous  une  forme de  rétribution ou  d’un châtiment prescrit. Et tuer sans cause  juste peut se  produire intentionnellement ou  par erreur, et Allah عز وجل  a  dit au  sujet du meurtre intentionnel :

 

« Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment ». {An-Nisaa : 93}

Et Allah عز وجل  a dit :

 

« Qui n’invoquent pas d’autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication – car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d’ignominie; sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux »; {Al-Furqân : 68-70}

 Et Allah عز وجل a dit dans Surat ul-An’âm :

 

Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux.

 

Allah عز وجلa dit dans al-Israa :

 

Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté; c’est Nous qui attribuons leur subsistance; tout comme à vous.  Les tuer, c’est vraiment, un énorme pêché. {Al-Israa : 31}

Et Allah عز وجل a dit :

 

« Ils sont certes perdants, ceux qui ont, par sottise et ignorance tué leurs enfants, et ceux qui ont interdit ce qu’Allah leur a attribué de nourriture, inventant des mensonges contre Allah. Ils se sont égarés et ne sont point guidés ». {Al-An’âm : 140}

Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم    a dit : « Les premières affaires qui seront jugées entre  les gens le Jour  du Jugement sont celles impliquant une effusion de sang. » [16]

En effet, le Prophète صلى الله عليه وسلم    a affirmé plus  tard lorsqu’il prononça le sermon d’adieu la sacralité du sang,  des biens  et de l’honneur des Musulman en l’assimilant à la sacralité du temps et du  lieu.  Abu  Bakrah رضي الله عنه a donc  rapporté : « Le Prophète صلى الله عليه وسلم  nous  a prononcé un  sermon le jour du  sacrifice, et il a dit : ‘Savez-vous  quel jour nous sommes ?’  Nous répondîmes : ‘Allah  et Son Messager savent mieux.’  Il resta silencieux jusqu’à ce que nous pensions qu’il allait lui donner un autre nom. Il dit : ‘N’est-ce pas le jour du sacrifice ?’ Nous répondîmes : ‘Si !’ Puis il dit :’Quel mois sommes-nous ?’ Nous répondîmes : ‘Allah et Son Messager savent mieux.’ Il se tut jusqu’à  ce que croyions qu’il  allait lui donner un autre nom. Il dit : ‘N’est-ce  Dhul-Hijjah ?’  Nous répondîmes : ‘Si !’  Il demanda : ‘De  quelle ville s’agit-il ?’  Nous répondîmes : ‘Allah  et Son Messager savent mieux.’  Il se tut jusqu’à ce que croyions qu’il allait lui donner un autre nom. Il dit : ‘Ne s’agit-il pas de la Ville Sainte (Makkah) ?’  Nous répondîmes : ‘Si !’ Il dit : ‘Alors  votre sang, vos biens et votre honneur est sacré, tout comme sont sacrés ce jour-ci, dans ce mois-ci, et dans cette ville, jusqu’au jour où vous rencontrerez  votre Seigneur.  Vous ai-je transmis  le message ?’  Ils répondirent : ‘Oui !’  Il dit : ‘O Allah soit témoin. Que celui qui est présent informe l’absent. Peut-être que celui à qui l’on transmettra  sera plus perspicace que celui qui était présent. Alors ne retournez pas après moi à l’état de mécréance en vous frappant le cour les uns des autres.’ »[17]

 

Abu Hurayrah رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم  : « Eloignez-vous des sept turpitudes ! » Ils dirent : « O Messager d’Allah, quels  sont-elles ? » Il répondit : « Le Shirk (associationnisme), la magie, le meurtre  qu’Allah a interdit sauf à bon droit; l’usurpation  des  biens  de  l’orphelin;  l’usure;  la  fuite  du  front  lors  d’une expédition militaire et la fausse accusation (de fornication) des femmes vertueuses, chastes et Croyantes. » [18]

D’après  Ibn   ‘Umar  رضي الله عنه,  le  Prophète صلى الله عليه وسلم   a  dit :  « Le croyant  ne cessera d’être dans l’aisance de sa religion, tant qu’il ne verse pas le sang qui est illicite. » Et Ibn  ‘Umar ajouta : « En effet, parmi les affaires critiques desquelles il n’y a aucune issue est lorsqu’une personne verse du sang illicite. » [19]

‘Ubâdah ibn  us-Sâmit a dit : « Nous  étions avec le Messager d’Allah lors d’une réunion, et il dit :  ‘Prêtez-moi  serment d’allégeance  que vous n’associerez  rien  à Allah, que vous ne commettrez pas l’adultère (zina), que vous ne volerez pas, et que vous ne tuerez pas une personne dont Allah a déclaré le sang illicite, sauf pour une cause juste. Celui qui reste fidèle à cela, alors sa récompense est auprès d’Allah. Et celui qui commet une  de ces choses, la punition  qu’il  recevra sera son expiation (kaffârah).  Et celui qui commet une  de ces choses et qu’Allah  le dissimule  pour  lui,  alors  son  affaire  est  auprès  d’Allah.   S’Il  veut,  Il  le pardonnera, et s’Il veut, Il le punira.’ » [20]

Ibn  ‘Umar rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم   : « Celui qui porte l’épée contre nous n’est pas des nôtres. »[21]

D’après ‘Abdullah ibn Mas’ûd رضي الله عنه qui dit : « Le Messager d’Allah a dit : ‘Il n’est pas permis  de verser le sang d’un  homme musulman qui atteste  qu’il  n’y  a de divinité qui mérite l’adoration sauf Allah et que je suis Son Messager, excepté dans trois cas : la loi du talion, le l’homme  marié qui commet l’adultère,  le renégat  qui  renonce  à  sa  religion  et  qui  se  sépare  de  la  communauté (jamâ’ah).’ »[22]

Et il est également rapporté de  lui  que  le Prophète صلى الله عليه وسلم   a dit : « Maudire un musulman est une désobéissance, et le tuer est une mécréance. »[23]

D’après  Ibn  ‘Abbâs  رضي الله عنه, le Prophète صلى الله عليه وسلم   a dit : « Les gens les plus détestés auprès d’Allah sont de trois sortes : un mécréant hérétique au sein du haram, celui qui veut introduire  dans l’Islam  une tradition de l’époque  pré- islamique et celui qui veut verser le sang d’une personne sans cause juste afin de répandre son sang. »[24]

 

Et Allah عز وجل a dit :

 

« Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages debonne grâce. Ceci est un allégement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment douloureux. C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété ».{Al-Baqarah : 178-179}

 

On trouve dans le Sahih  Bukhari, d’après Ibn ‘Umar رضي الله عنه : « Un jeune homme fut tué, alors ‘Umar  dit : ‘Si  tout le peuple de  San’aa  avait participé au  meurtre, je les  aurais tous tués.’ » Et Mughirah ibn  Hakim rapporte de son  père : « Quatre personnes ont tué un  jeune garçon, alors ‘Umar dit … » Et il cita des paroles similaires.

Dans  le Sahih  Bukhari (n.7152), Jundub Ibn  ‘Abdillah رضي الله عنه rapporte : « La première chose qui s’infecte  dans le corps humain est l’estomac,  donc celui qui peut manger uniquement les bonnes nourritures, qu’il le fasse. Et celui qui fait tout son possible pour que rien ne se place entre lui et le Paradis, sauf une poignée de sang qu’il a versé, qu’il le fasse. » Al-Hâfidh (Ibn  Hajr) a cité dans al-Fath (13/130) :

« Il y a également une  forme marfu’ (« élevé », i.e. l’isnâd remonte jusqu’au Prophète                    ) de at-Tabarâni, avec  une  chaîne contenant Isma’il  Ibn  Muslim, d’après  al-Hasan, de  Jundub, avec ces paroles : « Vous savez que  j’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم   dire : ‘Il n’y  aura rien qui vous empêchera d’entrer  au Paradis, mais il le verra comme une poignée de sang d’un  musulman qu’il  aura tué injustement.’  Même  si  ces paroles ne  remontent pas  jusqu’au  Prophète صلى الله عليه وسلم   , on  leur applique la règle du marfoo’ car il ne les a pas prononcées avec son opinion. Et c’est une  très forte menace contre le fait de tuer un musulman injustement. »

Et le Prophète صلى الله عليه وسلم   a dit : « Celui qui se révolte contre ma communauté, combattant les pieux et les désobéissants, sans en exclure ses croyants et sans respecter les traités de protection, il ne fait pas partie de moi et je ne fais pas partie d’eux. »[25]

Les  ahadith suivants n’ont  pas  été mentionnés dans les  deux  Sahih, mais  dans at-Targhib wat-Tarhîb de  al-Mundhiri et ils ont été authentifiés par al-Albâni dans Sahih ut-Targhib wat-Tarhib (1/629-634) :

D’après al-Baraa رضي الله عنه, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم   a dit : « La fin du monde ne vaut pas autant  pour Allah que le meurtre d’un musulman sans juste cause.Et même si tous les habitants des cieux et ceux de la terre se rassemblaient pour tuer un croyant, Allah les ferait tous entrer en Enfer. »

D’après  ‘Abdullah  ibn  ‘Amr  رضي الله عنه,  le  Prophète صلى الله عليه وسلم  a  dit : «La fin du monde ne vaut pas autant pour Allah que le meurtre d’un musulman sans juste cause. »

Et Abu  Buraydah  رضي الله عنه  a  dit :  « Le  Messager  d’Allah  صلى الله عليه وسلم  a  dit :  ‘Le  meurtre d’un musulman est plus important pour Allah que la fin du monde. »

D’après Abu Sa’îd et Abu Hurayrah رضي الله عنها, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Si   les  habitants  des  cieux et  de  la  terre  se  réunissaient  pour  tuer  un musulman, Allah les jetterait tous en Enfer. »

Selon  Abu Bakrah رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Si les habitants des cieux et de la terre se réunissaient pour tuer un musulman, Allah les jetteraient tous sur leur visage en Enfer. »

D’après Mu’âwiyah رضي الله عنه, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Allah pardonne tous les péchés par lesquels Il est désobéi, sauf l’homme  qui meurt mécréant, ou l’homme qui tue un croyant intentionnellement. »

Abu  Dardâ’  رضي الله عنه  a  dit :  « J’ai  entendu le  Prophète صلى الله عليه وسلم  dire :  ‘Allah pardonne tous les péchés par lesquels Il est désobéi, sauf l’homme  qui meurt polythéiste (mushrik), ou qui tue un croyant intentionnellement.’ »

Abu Mûsa  رضي الله عنه rapporte du  Prophète صلى الله عليه وسلم : « Lorsqu’Iblîs envoie ses soldats, il dit : ‘Celui  qui trahit un musulman aujourd’hui,  je l’habillerai  d’une couronne.’ »  Il ajouta : « ‘Alors  celui-là vient et dit : ‘Je  ne le quitterai  pas jusqu’à ce qu’il divorce sa femme.’ Il dit : ‘Je pense qu’il se mariera.’ Alors il dit : ‘Je ne le quitterai pas tant qu’il n’est pas ingrat envers ses parents.’ Puis il dit : ‘Je crois qu’il sera pieux envers eux.’ Celui-là vint et dit : ‘Je ne le quitterai pas jusqu’à  ce qu’il  commette le Shirk.’  Alors  il dit : ‘Toi,  toi !’ Et on l’habilla  de la couronne. »

D’après ‘Ubâdah ibn us-Sâmit رضي الله عنه, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui tue un croyant et se réjouit de le faire, alors Allah n’acceptera pas de lui ni dépenses ni justice. » Ce fut rapporté par Abu Dawud, puis  il rapporta de Khâlid  ibn  Dahqân : « J’ai interrogé Yahya  ibn  Yahya  al-Ghassâni au  sujet de la parole ‘se réjouit’ (aghTabata), il me répondit : ‘Il s’agit de ceux qui tuent en temps de troubles (fitna). L’un d’eux en tue un autre, et se considère comme étant sur la guidée, il ne recherche pas  le pardon d’Allah, c’est-à-dire, pour cette acte.’ »

Abu Sa’îd رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم: « Un cou sortira de l’Enfer et dira : ‘Aujourd’hui  je me suis vu confié trois (types de personnes) : chaque oppresseur obstiné, celui qui a associé avec Allah une autre divinité, et celui qui a tué une personne sans juste cause.’ Il se tordra sur eux et seront jetés dans les fin fonds de l’Enfer. »

Quant au  fait de  tuer un  croyant involontairement,  alors Allah  a  rendu  obligatoire une compensation et une expiation pour cela.

Allah عز وجل  a dit :

 

« Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n’y renonce par charité ».

Jusqu’à Sa parole :

 

« Celui qui n’en  trouve pas les moyens, qu’il jeûne  deux mois  d’affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage ». {An-Nisaa : 92}

 

LE JUGEMENT CONCERNANT LE MEURTRE DE  CELUI QUI EST SOUS PROTECTION D’UN TRAITE, INTENTIONNELLEMENT OU PAR ERREUR

Le  meurtre d’un dhimmi (non musulman vivant en  terre musulmane qui  paie  un  impôt (jiziyah) et qui  obéit aux  lois du  pays  en question), d’un mu’âhid (personne sous  protection d’une autorité musulmane, que  ce  soit l’Etat ou  une  personne) est illicite (harâm).  Une menace sévère a  été mentionnée à  ce  sujet, en  effet al-Bukhari rapporte  dans son  Sahih (n.3166), de ‘Amr ibn  ‘Abdillah رضي الله عنه, du Prophète صلى الله عليه وسلم qui  a dit : « Celui qui tue une personne sous protection, ne sentira pas l’odeur du Paradis, pas même l’odeur  qui peut être sentie à une distance de marche de 40 années. » Mentionné par Al-Bukhari dans le Livre de la Jizyah (impôt prélevé sur les mécréants) dans le  chapitre « Le  péché  de  celui  qui  tue un  mu’âhid  qui  n’a  pas commis de  crime »  Il  l’a également mentionné dans le livre des  compensations, dans le chapitre « Le péché  de celui qui  tue un  dhimmi qui  n’a commis aucun crime » avec cette formulation : « Celui qui tue une personne sous protection ne sentira pas l’odeur du Paradis, et son odeur peut être sentie à une distance de marche de 40 années. »

Al-Hâfidh Ibn Hajar a dit dans al-Fath (12/259) : « Il a ainsi  nommé le chapitre avec le terme de  dhimmi, alors qu’il apporte des  informations sur le mu’âhid. Et dans le chapitre de  la Jizyah, il  rapporte ces  paroles :  ‘Celui  qui  tue un  mu’âhid…’  comme il  apparaît dans la narration. Ce qui est voulu  par cela est que  celui  qui a conclu  un  traité avec les Musulmans, qu’il soit sous  pacte de  Jizyah,  une  trêve avec  un  dirigeant musulman, ou sous  protection d’un musulman. »

Et  ce  hadith  est rapporté  par  an-Nasâ-i avec  cette  formulation  « Celui qui tue  une personne parmi les gens de la dhimmah (protection), alors il ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors qu’elle peut être sentie à une distance de marche de 40 années. » Il le rapporte également (n.4749) avec une chaîne authentique (isnâd sahîh), d’un homme parmi les Sahabas du Prophète رضي الله عنهم, que le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم  a  dit :  « Celui qui tue une personne  des gens de la dhimmah  alors il ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors qu’elle peut être sentie à une distance de marche de 40 années. »

Et d’après Abu Bakrah رضي الله عنه, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم   a dit : « Celui qui tue un mu’âhid  lorsque ce n’est pas son temps [de le tuer], alors Allah lui interdit le Paradis. » [26]

Et la  partie « lorsque  ce n’est  pas son temps »  signifie   qu’il  est tué en  dehors des circonstances dans lesquelles il est permis de le tuer, comme lorsqu’il n’y a pas  de traité de protection. C’est  ce  que  dit al-Mundhiri dans at-Targhib  wat’Tarhib  (2/635).    Et il  dit :« Ceci est rapporté  par Ibn Hibbân dans son Sahih, avec cette formulation :‘Celui  qui tue une personne qui était sous protection sans juste cause, il ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors qu’elle peut être sentie à une distance de marche de 40 années. » Al-Albâni  a dit : « Sahih li ghayrihi »

Quant au fait de tuer le mu’âhid involontairement, Allah a rendu obligatoire la compensation et l’expiation de cet acte. Allah عز وجل dit :

 

« S’il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu’on verse alors à sa famille le prix du sang et qu’on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n’en  trouve pas les moyens, qu’il jeûne  deux mois  d’affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage » {An-Nisaa : 92}

En  conclusion, je dirai : Craignez Allah  ô jeunes hommes dans vos  âmes. Ne  soyez  pas  la proie de Shaytân. Il rassemble pour vous le déshonneur dans ce monde et le châtiment dans l’au-delà.  Et  craignez Allah  [dans  votre comportement  avec]   les  Musulmans, parmi  les vieillards, les moins âgés et les jeunes. Et craignez Allah [dans votre comportement avec] les Musulmanes, parmi les  mères, les  filles,  les  tantes maternelles et paternelles. Et craignez Allah [dans votre comportement avec] les plus âgés qui sont courbés et les bébés  qui allaitent, et craignez Allah dans la diffusion de sang d’innocents et dans les biens  illicites.

 

« Parez-vous donc  contre le feu qu’alimenteront les hommes et les pierres, lequel  est réservé aux infidèles ».

 

« Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu’elle  aura acquis. Et ils ne seront point lésés ».{Al-Baqarah : 281}

 

« Le jour où chaque âme se trouvera confrontée avec ce qu’elle  aura fait de bien et ce qu’elle aura fait de mal; elle souhaitera qu’il y ait entre elle et ce mal une longue distance ! » {Al-Imrân : 30}

 

« le jour où l’homme s’enfuira de son frère, de sa mère, de son père, de sa compagne et de ses enfants, car chacun d’eux,  ce jour-là, aura son propre cas pour l’occuper ». {‘Abasa : 34-37}

Réveillez-vous de votre sommeil et prenez garde à votre insouciance. Ne soyez pas l’animal de monture de Shaytân pour répandre la corruption sur terre.

Et je demande Allah عز وجل  de donner aux  musulmans la compréhension de leur religion, qu’Il les préserve des  égarements en  temps de troubles (fitan), apparents ou cachés. Et que

Les  salutations, la  paix  et les  bénédictions  d’Allah  soient sur Son  Serviteur et Messager Muhammad et sur sa famille  et tous ses Compagnons.

 


[1] Traduit d’une risâlah intitulée « Bi ayy ‘aql wa dîn yakûn at-tafjîr wat-tadmîr jihâdan ? »

 

[2] Rapporté par Al-Bukhari (6487) et Muslim (2822)

[3] Sahih : rapporté par Ahmad (1/215, 247), Ibn Majah (3029) et an-Nasâ i (5/268). Shaykh ul-Islam Ibn Taymiyyah déclare dans Iqtidaa us-Sirât il-Mustaqim (p.106) : « Son isnâd est sahih selon les condition de Muslim » Et l’Imam al- Albani partage son avis dans la Silsilat ul-ahadith is-Sahihah (1283)

[4] Rapporté par al-Bukhari (4547) et Muslim (2665)

[5] Rapporté par al-Bukhari (71) et Muslim (1037)

[6] Note du Traducteur Spubs : Les Khawârij sont la première secte de l’Islam à se séparer de la voie du صلى الله عليه وسلم et de ses Compagnons.  Ils apparurent durant le califat de ‘Ali, en faisant le khurooj (rébellion) contre lui, avant l’arbitrage entre lui et Mu’awiyah رضي الله عنهما. Parmi les éléments de leur fausse ‘aqidah (croyance) on peut trouver :autoriser la rébellion contre les dirigeants musulmans légitimes, qu’ils soient pieux ou mauvais, déclarer un musulman kâfir (mécréant) à cause d’un grand péché etc. Ils furent décrits par le Prophète صلى الله عليه وسلم comme étant les « chiens de l’Enfer ». Voir Maqâlat ul-Islamiyin (1/168) de Abu al-Hasan al-Ash’ari, al-Bidâyah (8/22-44) de Ibn Kathir et Fath ul-Bari (12/282-302) de Ibn Hajr.

[7] Rapporté par al-Bukhari (5/303-304) et Muslim (12/134-138) à partir du hadith de al-Baraa Ibn ‘Azib رضي الله عنه

[8] Cet incident fut rapporté par ‘Abdur-Razzaq  dans al-Musannaf (18678), Ahmad (1/342), Abu ‘Ubayd dans al-Amwâl (444), an-Nasâ i dans Hilyat ul-Awliyaa (1/318-320), al-Bayhaqi dans as-Sunan ul-Kubra (8/179), Ibn ‘Abd ul-Barr dans Jâmi’ Bayân ul-‘ilm (2/103-104), Ibn ul-Jawzi dans Talbis Iblis (p.91-93), Abul-Farj al-Jariri dans al-Jalis us-Salih il-Kâfi (1/558-560) et Ibn Kathir dans al-Bidâyah wan-Nihâyah (7/281).

[9] Sahih : rapporté par al-Bukhari dans at-Tarikh, Abu Ya’la, Ibn Hibbân et al-Bazzâr. Voir as-Sahihah (n.3201) du Shaikh al-Albâni.

[10] Rapporté par al-Bukhari (3335) et Muslim (1677)

[11] Rapporté par Bukhari (6047) et Muslim (176), d’après un hadith de Thâbit ibn Dahhâk  رضي الله عنه

[12] Rapporté par Bukhari (5778) et Muslim (175)

[13] Voir Silsilat us-Sahiha (n.3421) de l’Imam al-Albâni

[14] Rapporté par al-Bukhari (1364) et Muslim (180)

[15] Rapporté par Muslim (126)

[16] Rapporté par Bukhari (6864) et Muslim (1678)

[17] Rapporté par Bukhari (67, 1741) et Muslim (1679), avec une affirmation dans le hadith de Ibn ‘Abbâs dans Sahih al- Bukhari (1739), de Ibn ‘Umar (1742) et de Jâbir dans Sahih Muslim (1218)

[18] Rapporté par Bukhari (2766) et Muslim (145)

[19] Ces deux narrations sont rapportées par Bukhari (6862-6963)

 

[20] Rapporté par Bukhari (18) et Muslim (1709), et la formulation est de Muslim.

[21] Rapporté par Bukhari (6874) et Muslim (171)

[22] Rapporté par Bukhari (6878) et Muslim (1676)

[23] Rapporté par Bukhari (48) et Muslim (116)

[24] Rapporté par Bukhari (6882)

[25] Rapporté par Muslim (1848)

[26]  Sahih ; rapporté par ABu Dawoud (2670) et an-Nasâ-i (4747) avec un isnad sahih. Et an-Nasa-i rajoute cette parole : « Il ne sera pas capable d’en sentir l’odeur »

 

Source :

http://www.al-abbaad.com/